Tiré du site de L’association BEZIERS LA CITOYENNE
Analyse critique du plan directeur
Présenté par le président de la CABEME le mercredi 22 mars 2006, le plan piscines pour l’agglomération de Béziers est un document intéressant qui n’apporte pas de nouveauté par rapport aux projets annoncés depuis deux ans mais qui a le mérite de fournir un échéancier et les enveloppes financières des investissements à engager.
En gros, le plan consiste à dire qu’on récupère les deux installations nautiques existantes (Servian et Béziers-Léo Lagrange) que l’on développe in situ et qu’on y ajoute un complexe aquatique indéfini aux confins de Sérignan, près de Valras. Aucune justification, aucune explication n’est apportée pour soutenir ces choix sinion une référence à une étude qui aurait été réalisée par le cabinet SPRINT en 2003.
En soit, l’option de restructurer ou de reconstruire les deux sites existants a une certaine logique économique au niveau de la réduction des coûts puiq’elle permet de réutiliser une bonne partie des infrastructures et des VRD. Pour le centre nautique Léo Lagrange, près des Arènes modernes, l’étude menée par la SEBLI en 1999 a validé la pertinence de ce site tout en pointant les charges excessives générées par des installations mal agencées et obsolètes. Par contre, pour la piscine de Servian, il faut être conscient qu’elle est très excentrée sur le territoire de la CABEME et qu’elle desservira de ce fait autant les villages de Coulombres, Abeilhan, Alignan-du-Vent, Tourbes, Valros et Montblanc qui sont hors agglo que les villages de Bassan, Lieuran et Espondheilan qui en font partie. De ce fait, on pourra considérer qu’en raison de sa situation, 30 à 40% des installations seront de facto « externalisées ».Ce qui revient à dire que la part d’installations véritablement dévolues à la CABEME en sera réduite dans les mêmes proportions .
Combien de sites sont nécessaires sur la ville de Béziers ?
Le plan nous en propose un seul ! comportant il est vrai deux bassins pour un total de huit files d’eau . La pratique montre qu’il n’est pas raisonnable au-delà d’une certaine population (25000 à 30000 habitants) de fonctionner avec une seule installation tout à la fois pour des raisons de permanence du service et de modération des trajets pour la population. Nous en concluons qu’il manque manifestement dans ce plan une ou deux piscines sur Béziers même. La comparaison avec les grandes villes du Languedoc est sans appel sur ce point. L’absence de piscine sur le quartier Devèze-Montimaran , quartier où la demande scolaire est très forte, est flagrant .
Comment est transformé le stade nautique des Arènes Léo Lagrange ?
L’implantation du bassin n° 2 qui à l’origine était une piscine autonome avec sa propre entrée, ses vestiaires, ses sanitaires, etc sur le site des Arènes fut sans doute une grande erreur. Aujourd’hui elle corsette le projet de rénovation du stade nautique : elle impose la conservation d’un bassin hybride à quatre files d’eau (va-t-on réformer un bassin qui a 17 ans ?) qui coupe la zone de plein-air/solarium en deux zones organiquement séparées et oblige à conserver une double entrée si l’on veut rétablir pour le bassin principal un accueil par l’avenue Claparède.
L’examen de la maquette proposée pour la restructuration de Léo Lagrange ne laisse pas sans inquiétude : on est en effet surpris par la réduction de la surface propre du centre nautique au profit du stationnement automobile et au détriment des plages tant couvertes que découvertes. Cela parat d’autant plus étonnant que la surface disponible autour du bassin de plein air actuel , même après la suppression de la fosse à plongeons, était considérée juste suffisante en été pour l’installation des jardinières et des transats ( limités à 25 unités alors qu’il en eu fallu le double pour répondre aux attentes des usagers) . Il est bien regrettable que l’on ne rétablisse pas la buvette (et snack-bar l’été) qui existait antérieurement et qui présente un double intérêt : soutenir une fréquentation midi-deux heures et apporter des recettes d’exploitation et les chiffres fournis pour la paillote de Servian sont très probants.
Enfin on peut s’étonner de l’absence de tribunes au profit des spectateurs, des jurys et des staffs sportifs pour le nouveau bassin de 25 X 21 mètres qui se présente comme le seul bassin sportif du plan piscines de l’agglomération. Envisage-t-on des gradins démontables ? Ce serait une solution certes innovante mais bien peu pratique en tout cas onéreuse à l’exploitation ! Malgré la concertation qui aurait eu lieu en 2003 autour de l’étude SPRINT, personne ne semble savoir ce qu’il en est.
QUATRE ANS DE TRAVAUX ?
L’échéancier qui étale les travaux sur quatre exercices ne donne pas l’explication de cette durée exceptionnellement longue : unicité du site , difficulté à mobiliser les financements, … ?
UN TROISIEME SITE UN PEU MYSTERIEUX !
Reste enfin le troisième site : un complexe aquatique non déterminé à ce jour. On a compris que ce site était placé tout au sud non par esprit de symétrie avec la piscine nord de Servian mais pour doter le littoral CABEME qui se limite à Valras et Sérignan, d’un équipement à haute valeur ajoutée touristique ! En fait, il s’agit de doter Sérignan d’un équipement dopant ses projets portuaires et immobiliers sur l’Orb, l’immobilier, nous le savons, finançant le portuaire. L’idée est simple et son attrait est renforcé par la perspective d’une signature d’architecte de renom, locomotive d’une attractivité espérée et sécurisante.
L’idée est simple mais elle est extrèmement dangereuse car elle place un équipement onéreux au fonctionnement dans une zone peu peuplée, peu passante et peu active hors saison. C’est un peu comme si Narbonne avait placé son Espace-Liberté à Narbonne-Plage ! Neuf mois sur douze, les clients du complexe aquatique seront au barycentre démographique de
l’agglomération, c’est-à-dire à Béziers. Placer le complexe aquatique à douze kilomètres de ce barycentre est une grave erreur.A notre avis, ce complexe doit être très proche des habitants agglomérés de Béziers, très proche de l’autoroute A9 et très proche du Canal du Midi : ces trois conditions réunies sont un gage de succès, c’est-à-dire LA garantie pour la CABEME de n’avoir à faire face qu’à un déficit d’exploitation limité et raisonnable.
Placé trop près des rivages, le complexe aquatique sera en concurrence permanente avec les plages gratuites d’accès. En haute saison, il sera surfréquenté en période de tramontane, sous-fréquenté par soleil et vent d’autan. En basse saison, l’éloignement de la Ville Centre et les temps d’accès freineront une fréquentation moins envisageable en midi-deux heures et en fin de soirée. Il est peu probable qu’un restaurant ou une cafetaria puisse bénéficier d’un attrait de proximité par rapport au Canal et à l’autoroute à cette distance.
Enfin, si cet équipement encore mal défini ne peut être chiffré, ce qui est bien naturel, que sa mise à disposition fin 2008 puisse être annoncée tout de go, laisse véritablement pantois !
UN CONTRE PLAN….. ?
Le principal dilemme du plan présenté est que toutes les réalisations se font en même temps et qu’il ne les échelonne pas du court au long terme, tout devant être conclu entre 2008 et 2010 !
Un véritable plan offre une vision plus élevée et traite les problèmes dans l’ordre des urgences. Or, à Béziers, il y a trois urgences :
- l’insuffisance quantitative des plans d’eau pour la pratique de la natation sous ses trois formes – scolaire/apprentissage, sportive/compétition, ludique/ pleine forme –. Le besoin que l’on chiffre communément en lignes d’eau de 25 mètres et relativement à une agglomération moyenne, est d’une ligne d’eau pour 5000 habitants, soit vingt à vingt-deux lignes d’eau pour Béziers-Méditerranée alors que l’on en dispose aujourd’hui de sept en basse saison et de dix-sept en haute saison.
- la vétusté des installations existantes et le déséquilibre entre basse et haute saison.
- La mauvaise répartition des installations entre une unité excentrée et une unité centrée mais complexe et lourde à gérer.
A/ à court terme (2006-2008)
La priorité, d’évidence, est le développement des surfaces aquatiques. Pour permettre que les travaux de rénovation-reconstruction du stade nautique se fassent dans des conditions acceptables, il faut créer , à court terme, une unité simple et standard , qui pourrait être réalisée à la Devèze, comme cela fut pressenti par les équipes municipales. Si pour les équipements lourds , le PRU de la Devèze a été relativement réservé, il n’est pas trop tard pour réagir et corriger le tir . Une piscine pour la zone Est , cinq à six files d’eau , donc un bassin 25m X 12,5m(ou 15m) devrait être réalisée en urgence avec la perspective à moyen ou log terme d’une extension pour un bassin ludique et une pataugeoire . La reconstruction de la piscine de Servian serait entreprise dans la même période pour disposer de dix files d’eau au minimum avant les travaux sur le stade nautique de Léo Lagrange .
B/ à moyen terme (2008-2012)
Réalisation des travaux de rénovation-reconstruction du stade nautique Léo Lagrange . On aura d’avantage de temps pour définir une installation optimale qui devrait comporter dix à douze lignes d’eau et arbitrer le problème du bassin sportif : 25 ou 50 mètres ? Aux Arènes ou dans le complexe aquatique futur ?
C/ à long terme (2013- 2020)
Réalisation d’un complexe aquatique (eau et glace ?) très proche de l’ agglomération géographique et démographique.
08.05.2006
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Bonjour,
Les horaires d’ouverture sont difficiles à trouver, et les plages d’ouverture sont extrêmement variables et limitées
Je trouve également dommage que nous ayons été privés de cette magnifique piscine pendant 2 mois.
C’est une très très belle réalisation et il est regrettable de ne pas pouvoir en profiter à loisir